LA PROPRIETE

 

Je tiens à préciser ici qu'il ne s'agit que d'une reflexion sur une solution possible de fonctionnement qui correspondrait au mieux à nos besoins.

 

 

 

La question de la propriété est très importante et doit être abordée au regard des énergies nous composant et régissant nos comportements au sein du vivant, ainsi que les principes de celui-ci.

 

 

On doit bien reconnaître que l'animal a besoin d'un chez soi qu'il aménage à sa guise, c'est son interface, son QG dans la manifestation terrestre. Il suffit de regarder en soi par notre experience pour ressentir cette nécessité. J'ai besoin d'avoir un espace limité, relativement exclusif, sous mon pouvoir et ma responsabilité afin de répondre à mes besoins primaires (primaire, j'insiste, dans le sens de plus important, car venant en premier). Il ne s'agit évidemment pas ici de ces somptueux immenses chateaux que l'on peut faire construire pour montrer la démesure de notre narcissisme maladif. Il s'agit simplement d'un espace répondant à la sécurité et au confort nécessaire à une vie saine et heureuse, confortable mais sans fioritures polluantes. La propriété semble donc éventuellement se justifier pour une résidence principale (il serait d'ailleurs logique qu'il n y ait pas de taxe sur celle-ci, puisque cela crée une insécurité qui lui est liée).

 

 

Cependant, en ce qui concerne les excès, au moins pour une transition, il faudra bien trouver un moyen d'exprimer cette forme de narcissisme, puisqu'elle existe aujourd'hui. Peut être faut-il établir des espaces sociaux limités lui permettant de s'exprimer à sa guise afin de canaliser cette énergie correctement (qui répondraient probablement du même coup au désir d' "élite"isme), tout en limitant le désastre écologique et social qui en résulte. Mais au fond, ce serait un traitement symptomatique afin de permettre cette transition, car ce sont à mes yeux des symptômes dont il faut corriger la cause. Ces personnes n'ont pas pu se réaliser en accord avec leur être véritable à un moment donné et ont vu cette énergie de vie déviée dans des fonctionnements délétères.

 

 

En fait, en dehors de la question du logement, la propriété se justifie bien plus par l'appartenance à un but ou une affectation qu'à une ou plusieurs personnes physiques. C'est le fonctionnement des associations (au champ d'action malheureusement très limité par la loi actuelle) ou de certaines coopératives. Avec ce fonctionnements, je ne serais d'ailleurs pas étonné que l'oeuvre survive à bien plus long terme.

 

 

L'héritage par contre me semble déja beaucoup plus discutable, car il crée des disparités matérielles toujours grandissantes et ce qui s'ensuit très rapidement à l'échelle de la société. De là, découlent bien des problèmes, que ce soit pour les enfants de riche qui se retrouvent souvent manquant un grand nombre d'experiences nécessaires à la vie et ainsi complètement perdus et déconnectés du réel, bien qu'ayant de grand "moyens" d'action et donc une responsabilité énorme qu'ils sont, de ce fait, incapables d'assumer correctement. Cela d'autant plus dans un contexte de compétition très pressurisant les empêchant de réaliser ce qu'ils souhaitent réellement être. Surtout que les nouveaux et prochains riches partant du bas ont, eux, les pieds sur terre et souvent les dents extrêmement acérées (inutile ici de vous expliquer pourquoi).

 

 

Les enfants défavorisé quand à eux font l'experience contraire qui n'amène pas forcément à mieux. Ils expérimentent la vie dès le départ, faute de "moyens", (devrais-je plutot dire de "jokers") par la frustration intense d'une castration sociale les empêchant de se réaliser correctement par un conditionnement totalement inapproprié et l'inexistence d'espace de co-création. Ils doivent de ce fait supporter un champ d'action quasi-nul. Cela amène colère, puis haine et violence dans le contexte egoïste actuel, et ce, particulièrment envers les enfants de riches. Ceux-ci, gaspillant en effet souvent leur argent d'une manière insultante d'inutilité ou participant pleinement à la compétition avide insensée ne comprennent même pas vraiment, ignorants qu'il sont de tout un aspect de la vie et fermant un con sciemment les yeux sur la structure injuste leur permettant ce mode d'existence, pourquoi on leur en veut tant.

 

 

Cet état de fait est bien évidemment dû à d'autres facteurs comme le dysfonctionnement égoïste exacerbé du mental global humain actuel. Quelque soit leur position dans "l'échelle" sociale, les individus ont beaucoup de mal à voir la chaine de cause à effet et la responsabilité du rôle qu'ils jouent dans cet état de fait social.

 

 

On pourrait maintenant se poser la question de la propriété de tous les objets et nous rendre compte de tout ce qui pourrait être mutualisé et accessible à tous moyennant participation, ne serait ce que par le respect et l'entretien du materiel. C'est un sujet très interessant avec un potentiel d'évolution social et écologique énorme.

 

 

Peut être que conjointemment à des structures à but non lucratif, la notion d' "espace dédié", d' "espace de responsabilité" et/ou  de "zone d'usufruit", est bien plus à même de structurer une société humaine correctement.

 

 

Ceci dit, ce qui m'interesse aussi est la question de la propriété immatérielle. Pourquoi quelque chose d'immatériel doit il être payant? J'avoue que je ne trouve pas d'argument convaincant. Ca me pose d'autant plus question que cela interdit à d'autres personnes de produire la même chose même s'ils ne l'ont pas copié! L'argument communement utilisé est la rémunération du chercheur, artiste, ou tout autre producteur immateriel. Mais? Si je ne m'abuse, le brevet, est posé lorsque le travail est terminé, et il permet donc de commencer la rémuneration à ce moment de manière plus ou moins illimitée, et surtout la plupart du tant pour une personne tierce, morale ou physique.

 

 

Alors, en ce qui concerne la rémunération de ces producteurs immatériels, ces fournisseurs de service, c'est peut être plutot celle de leur temps de travail (incluant l'entrainement, les répétitions ou la recherche par exemple). C'est donc la question de la rémuneration de leur statut qui pose problème, que ce soit par l'acces à celui-ci, son maintient et le montant de cette rémunération, et peut être surtout, la nature de sa production. Et s'ils reçoivent des dons de quelque nature que ce soit ensuite, en remerciement de leur apport à l'humanité, ou du moins à des personnes, et bien tant mieux pour eux.

 

 

Un exemple de détermination des rémunérations des chercheurs pourrait être votée par les citoyens lorsqu'elles sont publiques, ou par dons sur les sujets de recherche et/ou conjointement à une autre activité au sein d'une organisation à but non-lucratif. Je n'ai pas vraiment réfléchi à la question, ou tout simplement fixe mais suffisante.

 

 

Terminons par ce que l'on appelle le "brevetage du vivant", c'est non seulement une aberration, mais c'est une très grave atteinte au vivant. Il me semble donc indispensable de ne même pas aborder la question, cette vision des choses et les tentatives de "légiferration" la concernant proviennent d'un égoïsme pathologique avancé, dangereux pour soi comme pour les autres. Cela relève de la maladie mentale.